Merz défend les contrôles aux frontières : y a-t-il enfin de la clarté pour les navetteurs ?
Le chancelier Merz défend les contrôles aux frontières en matière de migration. Le Premier ministre luxembourgeois Frieden appelle à davantage de coopération pour minimiser.

Merz défend les contrôles aux frontières : y a-t-il enfin de la clarté pour les navetteurs ?
Le chancelier Friedrich Merz (CDU) est au centre du débat politique sur les contrôles aux frontières allemands pour lutter contre l'immigration irrégulière. En réponse aux critiques du Luxembourg et de la Pologne, Merz a défendu les contrôles et souligné que la protection des frontières extérieures de l'Europe n'était pas suffisamment garantie. Ces mesures sont conçues pour être temporaires afin de réguler la migration tout en garantissant que les restrictions imposées aux navetteurs restent au minimum. Plus de 50 000 frontaliers allemands travaillent actuellement au Luxembourg, ce qui souligne la sensibilité de la question.
Le Premier ministre luxembourgeois Luc Frieden a appelé à une coopération policière accrue entre les pays afin de réduire, voire de supprimer les contrôles si nécessaire. Frieden a souligné que l'immigration illégale ne peut être tolérée, mais que les relations économiques entre les pays ne doivent pas être entravées.
Contrôles aux frontières et leurs effets
Dans le même temps, le Premier ministre polonais Donald Tusk a annoncé que la Pologne introduirait également des contrôles temporaires aux frontières avec l'Allemagne. Tusk a indiqué qu'il en avait déjà informé la partie allemande en mars. Dans ce contexte, Merz a critiqué les rapports sur les retours de demandeurs d'asile vers la Pologne et a expliqué les discussions qu'il a eues avec Tusk afin de minimiser la charge des deux côtés. En Pologne, l'opposition conservatrice de droite (PiS) fait actuellement l'objet de pressions, notamment en ce qui concerne le refus de l'Allemagne.
Les premiers actes officiels du chancelier Merz ont récemment été évoqués dans l'émission « Markus Lanz » de la ZDF. Merz a promis pendant la campagne électorale de limiter l'immigration irrégulière dès le premier jour de son mandat. Au cours des deux premières semaines qui ont suivi le changement de gouvernement, la police fédérale a refoulé plusieurs centaines de personnes à la frontière, dont des demandeurs d'asile. Selon le premier bilan, la police fédérale a refoulé 739 personnes la première semaine, puis 1.676 la deuxième semaine.
Solde migratoire
Le nombre de demandes d'asile déposées en Allemagne a légèrement augmenté, ce qui est lié au renforcement des contrôles aux frontières. Alors que plus de 350 000 demandes d’asile ont été reçues en 2023, une diminution à environ 160 000 est attendue pour 2025. La baisse de la migration irrégulière est également évidente au niveau de l’UE : près de 240 000 passages illégaux des frontières ont eu lieu en 2024, soit une diminution de près de 150 000 par rapport à l’année précédente. Les raisons en sont notamment une situation plus stable en Syrie et une meilleure sécurité aux frontières extérieures de l’UE.
Dans le même temps, les conséquences économiques des contrôles ne peuvent être ignorées. De septembre à décembre 2024, les coûts se sont élevés à 27,6 millions d'euros, tandis que les éventuels coûts économiques résultant de perturbations dans la circulation des marchandises sont estimés jusqu'à 1,1 milliard d'euros. Les coûts politiques et financiers des contrôles aux frontières sont élevés, alors que les bénéfices réels s’avèrent difficiles à mesurer.
En résumé, la situation actuelle montre que le gouvernement fédéral allemand considère les contrôles aux frontières comme une mesure nécessaire pour lutter contre la migration irrégulière, tout en ne pouvant ignorer les préoccupations et les défis économiques. Lokalo.de rapporte que le débat sur le juste équilibre entre sécurité et coopération économique reste en cours. ZDF souligne également dans son rapport que les contrôles ont un impact, mais que l'effet à long terme sur la migration reste à voir.